mercredi 21 mai 2008

Mon ex...


Il faut que je vous avertisse... je vais souvent faire allusion à Trou du Cul...
mon cher et tendre ex amoureux... qui m'a quitté pour un grand cheval qui travaille avec lui...

OK je vous vois venir. Une autre histoire banale de trentenaire abandonnée par son jules.


Le cheval, je ne citerai pas son prénom. D’abord parce qu’il est moche (ce n’est pas concevable de citer un tel prénom dans une œuvre de cette qualité et puis de vous à moi ce n’est même pas un prénom…) et ensuite parce que ça en ferait un personnage de mon histoire et que ça elle ne le mérite pas… ah non… Elle fait déjà partie de ma vie alors que je ne lui ai rien demandé… mais soyons franc ce n’est pas ça qui l’arrête. C’est le genre de femme qui n’attend pas qu’on lui propose elle se sert là où elle peut… à savoir chez les autres…


Alors ne lui faisons pas cet honneur… nous ne lui donnerons ni sobriquet ridicule ou injurieux ni prénom moche.
Lui et moi c'était des années de vie en rose fushia… Et puis un jour... vous attendez… vous attendez qu’il rentre, qu’il appelle… vous n’êtes plus sa princesse. Vous découvrez que la vie à deux ce n’est pas pour lui et peut être pas pour vous. Mais vous l’aimez alors vous patientez. Vous encaissez. Vous êtes jalouse de ses potes. Vous coupez vos cheveux. Vous buvez seule le soir une bouteille qui était destinée à vous deux… vous dormez mal… vos vieux démons vous rattrapent… Une coiffeuse ? Une secrétaire ? Vous continuez pourtant à faire des projets, à chercher un appartement plus grand. Il vous offre une bague, vous l’aimez avec ses défauts. Il travaille de plus en plus tard vous fermez les yeux. Vous gardez vos questions.


Il est en retard tous les soirs. Vous continuez de l’admirer. Il est ambitieux, il est beau. C’est votre homme vous lui pardonnez tout. Il a besoin de plus de liberté vous lui laissez. Il a besoin de ses potes vous les invitez à la maison. Il a besoin de sortir boire des coups vous picolez. Vous êtes accro. C’est le début de la souffrance. Vous le trouvez magnifique, volontaire. Vous êtes prêtes à tout pour cet homme, votre homme. Il a besoin de silence vous vous taisez. Il a besoin de repos, de dépaysement vous prenez des billets, Honfleur, Montréal, Bruxelles, Zanzibar… Il aime le bateau vous partez une semaine sur un voilier aux Antilles.


Mais surtout, il adore sa nouvelle collègue alors vous apprenez à l’apprécier. Après tout vous ne la sentez pas, vous la trouvez trop envahissante, mais elle travaille avec lui alors vous la trouvez drôle et sympa vous aussi. Vous vous méfiez d’elle, d’eux mais il vous rassure alors vous le croyez cet homme que vous aimez plus que tout au monde. Vous vous ennuyez, vous ne sortez plus. Vous l’attendez Et vous êtes moins jolie, moins drôle, moins aimable. Vous êtes ce que vous vous étiez promis de ne jamais devenir une femme aigrie et hystérique. Jalouse. Et puis personne ne vous croirait. Il ne peut pas te faire un truc pareil. « Il t’aime ». « Il n’a jamais vécu avec personne tu es la première. Laisse lui le temps. » « Donnez vous le temps… »


Alors vous lui laissez ce temps… le temps de vous trompez avec sa collègue. Elle est mariée avec deux enfants alors une part de vous ne peut y croire. Une part de vous se dit que c’est passager. Que ce n’est pas grave qu’il reviendra… il ne peut pas vous faire ça. Vous êtes si bien ensemble. Vous apprenez à sortir sans lui. Vous buvez plus que vous ne devriez mais au moins vous dormez et vous oubliez… pendant quelques heures…
Il revient mais c’est pour mieux repartir. Il vous quitte. Il ferme la porte c’est fini.

Tout est fini. Il vous a quitté.

Et là vous souffrez. Vous vous repassez le film de votre souffrance. Il n’est pas prêt pour la vie à deux, il étouffe. Et puis il ne peut pas vous apportez ce que vous désirez… des enfants. Il ne veut pas d’enfant. Vous non plus mais pour le savoir il faudrait qu’il vous le demande mais comme il n’a pas l’intention de vous le demander puisque sa décision est prise et qu’il est sur de ce qu’il fait… Il ne juge pas utile de discuter avec vous et de vous affronter.

Alors vous attendez. Il va revenir c’est sur et puis tout le monde vous le dis.


Vous savez que le grand cheval est derrière tout ça mais vous ne voulez pas y croire. Vous entamez une thérapie à 80 euros de l’heure pour essayer de comprendre ce qui cloche chez vous.


Vous ne vous doutez pas qu’il vit avec le grand cheval. Il travaille avec elle et il vit avec elle. Dans le genre promiscuité on a vu plus simple 24 heures sur 24 ensemble et deux enfants…


Il vous a quitté il y a plus d’un an alors vous encaissez. Cet homme que vous avez idéalisé ne peut vous avoir fait ça. Il mériterait que je lui envoie le note de psy ça doit faire une belle somme. La sécu devrait porter réclamation.


Mais le pire, le plus triste, c’est que votre héro vous l’aimez toujours et que personne ne lui arrive à la cheville. Aucun grand brun, aucun blond. C’est pire qu’un casting. Ils vous ennuient. Ils vous lassent. Ils ne sont pas assez ambitieux. Pas assez beaux pas assez forts pas assez homme.


Une partie de vous n’est plus rien. Une partie de vous est morte.


Vous êtes mince de nouveau. Vous recoupez vos cheveux. Vous prenez soin de vous. Vous sortez vous êtes en vie. Vous riez vous picolez vous dansez vous faites la fête. Vous arrêtez votre boulot. Vous réalisez vos rêves. Vous vivez pour vous. Vos potes sont là. Fidèles. Vous les aimez. Ils vous aiment. Vous essayez vous faites l’amour avec des corps qui ne vous inspirent pas. Vous essayez d’y croire une nuit une semaine un mois mais ce n’est pas lui. Vous fermez les yeux.


Vous fumez plus que vous ne devriez. Vous survivez. Vous êtes heureuse. Mais c’est mort dedans. C’est froid. Vous êtes froide. Hautaine. Personne ne peut vous approcher, personne ne peut vous apprendre, vous découvrir.


C’est fermé pour cause d’inventaire. Ré ouverture prochaine. En cas de besoin merci de vous adresser à côté.

Vous les réponses vous ne les avez pas. La seule chose que vous savez c’est que vous l’aimez encore, un peu, beaucoup, toujours…


Il est là. Présent. Vous triez vous rangez. Vous vous débarrassez de ses affaires. Au bout d’un an vous finissez par enlever de votre porte feuille la photo de lui qui ne vous a jamais quittée. Vous hésitez. Vous la déchirez et vous la jetez. Et puis vous vous relevez en pleine nuit vous allumez une énième cigarette vous pleurez silencieusement sur le carrelage froid de votre cuisine et vous recollez la photo. Vous êtes encore amoureuse. Alors pour vous donnez du courage et faire face vous rangez cette photo au fond d’un tiroir et vous entassez plein de choses dessus pour ne plus tomber dessus. Mais vous savez qu’elle est là. C’est rassurant. C’est misérable.


Et puis tout le monde vous admire.


C’est vrai, une vraie héroïne de roman. Forte belle indépendante. Ils m’admirent tous. Je fais front avec courage et détermination. Si ils savaient à quel point je suis pitoyable. Tout ceci n’est qu’une farce. Une jolie farce. Pleine de charme et d’envie, pleine de vie. Mais voilà moi je connais le lourd secret. Ce lourd secret c’est que cet homme je l’aime encore.


Je n’arrive même pas à le détester. Elle je la déteste. Elle est venue le prendre à la maison. Comment une femme fait elle ça à une autre femme. Elle n’est digne d’aucune héroïne. Elle est moche, sale.


Voilà elle a eu sa ligne. C’est terminé. On ne va pas faire un roman sur elle.

Et puis je continue de vivre. Ma vie de roman. Oui un vrai roman. Tout est faux. Tout est joué. Je connais mon rôle par cœur. Sourire. Rire. S’amuser. Avancer. Ne rien laisser paraître.

Continuer cette vie en sachant qu’il ne reviendra pas. Que je suis trop bien pour lui. Qu’il ne me mérite pas. Qu’il ne me mérite plus. Qu’il n’est pas à la hauteur malgré tout l’amour que je lui porte.
C’est comme si Richard Geere était parti avec la réceptionniste de l’hôtel. Franchement vous aimeriez toujours autant le film ? Et puis vous savez que la vie reprendra son cours le jour où vous rencontrerez un autre sourire qui vous fera chavirer. Oui je le sais.

En attendant je fais avec mais par moments j'ai besoin d'extérioriser certaines choses.... mais vous êtes prévenus...


2 commentaires:

Elle a dit…

J'aime décidément beaucoup votre façon d'écrire.
Je sais que ce n'est pas facile à entendre, surtout lorsque l'on raconte une histoire aussi personnelle... j'entends des échos dans votre histoire, dans vos mots... des échos en moi, et puis dans des histoires que j'ai entendues, des amies, de la famille...
Ca parait presque banal et pourtant ça ne l'est pas du tout.
C'est juste terriblement personnel.

Mamzelle Simone a dit…

et pourtant oui... si banal ... et ça fait toujours aussi mal...
Merci !